SAVOIR NOURRIR SA VIE POUR BIEN VIEILLIR
Stage d’été à Tiso (Haut-Adige) du 25 au 29 août 2016
Vieillir fait partie de la vie; mais le
vieillissement peut arriver en son temps ou prématurément, se dérouler
doucement sans perte brutale de la vitalité tant physique que psychique ou
constituer une succession de déséquilibres qui font ressurgir des pathologies
préexistantes ou en suscitent de nouvelles. On peut accepter le vieillissement
et l’intégrer à une vie qui continue à avoir un sens ou bien le refuser et s’y
opposer stérilement, se nourrir de regrets et d’illusions.
L’entretien de la vie (yangsheng) est la seule voie qui intègre le vieillissement en
évitant les diminutions et désordres, dans la mesure du possible.
La Chine s'est toujours passionnement
intéressé aux moyens d'entretenir sa vie afin de vivre sainement et longuement.
Elle a enraciné la Longue vie dans des pratiques variées, souvent inspirées de
l'observation et de la compréhension de la nature, mais qui se fondent toutes
sur une réalisation intérieure ou approche spirituelle.
La vraie hygiène de vie est une
compréhension profonde de l'ordre du monde et une adaptation de plus en plus
spontanée aux situations et aux circonstances toujours changeantes de
l'existence. Elle requiert un travail sur soi et une transformation intérieure
incessants qui portent entre autres sur l'accord avec les moments du temps, la
perception juste de son esprit mais aussi de son corps ainsi que de leurs
relations, l'analyse et l'apaisement des émotions et des désirs, le soin
apporté à l'entretien et à la garde des souffles ainsi que les liens entre la
complétude du corps et celle de l'esprit.
Bien vieillir n'est rien d'autre que la
conséquence d'une vie menée selon ces principes, dans un individu qui ne
cherche pas à allonger sa vie à tout prix mais à la vivre pleinement en
fonction de sa dotation originelle et céleste.
Le vieillissement s’inclut alors dans le
mouvement vital; il diminue les forces et les moyens, mais n’altèrent pas le
goût de vivre, ni la joie qui appartient à celui qui n’a pas besoin de
l’avidité à vivre pour vivre pleinement car “il y aura toujours suffisance pour qui se suffit de ce qui suffit » (Daodejing
ch.46, trad. C. Larre).
Nous regarderons les leçons que nous
pouvons tirer des grands textes classiques chinois, principalement ceux écrits entre le 4e siècle
avant J.C. et le 2e siècle après J.C. Ils incluent des penseurs taoistes tels
Zhuang zi, Lao zi, Huainan zi, des ouvrages tels le Lüshi chunqiu ou encore
quelques textes sur les fondements de la théorie médicale.
Il n'est pas nécessaire de connaître le
chinois ou d'avoir étudié la pensée chinoise pour assister à ce cours. Les
principaux textes étudiés sont fournis aux participants.